Le château de Courban
by Raphaële Marchal
Je vais vous raconter une histoire dans laquelle le moins est l’amoureux du mieux.
Le Château de Courban n’est pas un hôtel.
C’est mieux.
D’une maison de campagne paternelle bien dans son jus (et moyennement alléchante pour les garçons Vandendriessche de l’époque !) le Château de Courban s’est, d’année en année, transformé en une sorte de petite boule de bonheur à couper le souffle.
Un anti-hôtel sublimement ficelé, tenu à merveille par une famille incroyable, un chien, et un chat.
Face à un gâteau d’une telle richesse, qu’importe la cerise ? Et pourtant elle est bien là, dissimulée partout, un peu dans le spa, un peu dans les cheminées, un peu dans le colombier, un peu (beaucoup) dans la table du chef Takashi Kinoshita, un peu dans les anecdotes, un peu dans l’air.
Courban n’est pas en l’air.
Uniques, douillettes et jusqu’au-boutistes, chaque chambre a été décorée par Vandendriessche père, véritable visionnaire du genre. La plus nid-d’amourée, le colombier, ne fait pas semblant d’épater. Un no man’s land de l’hôtellerie qui n’en est pas.
Les autres cocons, nectars du campagne chic, sont tout aussi authentiquement et sublimement formidables.
Anecdote « picnic minute devant colombier » à suivre…
Ce qui dans certains cas un poil tristounets peut s’avérer anecdotique, ne l’est pas ici, bien loin de là : la table du Château de Courban (apéritif en pied de cheminée et petit déjeuner sous la verrière compris) vaut très amplement, même sans dodo, le détour.
Mais quand même, dormez-y.
Ne serait-ce que pour la moelleusité de l’oreiller, les pieds de la baignoire, Nuxe (…) et la beauté de la Bourgogne le matin.
Takashi Kinoshita, arrivé en 2015 au Château, déverse sur une Bourgogne au patrimoine culinaire épatant, un savoir-faire, une élégance et une profondeur japonaise d’une immense richesse.
Courban s’umamise.
Une cuisine juste et assumée, belle et grande, ambitieuse et installée.
Systématiquement un petit peu au-dessus de ce qu’on ose en espérer.
Sacré très cuisinier.
Sous ses airs de princesse en fashion week, ce millefeuille en a gros sous la robe. Feuilletage à la fois très aérien et très caramélisé, joli jeu de jambes, crème légère mais dense (millefeuille plein de belles contradictions), peu sucré, bien vanillé.
Addiction pour les meringues, plus élastiques qu’une gymnaste aux JO.
Puisque dormir (dans ce cas, merveilleusement bien) fait arriver plus vite le petit déjeuner, dodo, à table.
Et quelle table !
Ode au doux réveil.
Retour à Paris chargée comme un heureux bodet : Takashi tape aussi dans le picnic, et excelle en la matière. Mini-sandwichs très cuisinés, tuiles, cakes, cookies… Joie.
Courban a tout bon.
Château de Courban
7 rue du Lavoir, 21 520 Courban (gare de Montbard)
03 80 93 78 69
Tarifs et forfaits sur le site